Si tuviera que definir esta película se me ocurrirían dos palabras : sorpresa y miradas. Sorpresa porque siempre me han enamorado las palabras y nunca hubiera sospechado que en su ausencia pudiera caber tanta poesía, una poesía muda y musical. Miradas porque esta poesía y esta emoción que casi se pueden tocar con la punta de los dedos en cada instante de la película sobretodo radican en las miradas. Cinco mujeres, cinco miradas : la misteriosa de Carmen (Inma Cuesta), la inocente y risueña de Carmencita (Sofia Oria), la helada y despiadada de Encarna (Maribel Verdú), la afectuosa y tierna de doña Concha (Angela Molina), la suave y profunda de Carmen/Blancanieves (Macarena García). ¿Otra palabra para hablar de Blancanieves ? Pues... Vida... Sí, vida... La verdadera vida en suma, hecha de sentimientos, de tristeza, de ternura, de alegría, de humor, de poesía y de dramas, una vida cuya sangre es la música, como una evidencia imperceptible e indispensable, una vida cuya savia es la voz de una Carmen casi fantasmal, hilo invisible y memoria que une a todos los protagonistas. Y unos códigos aparentemente por todos conocidos : la muerte de los padres, la madrastra, la selva, los enanitos, la manzana... Así que nos sentimos casi "en casa" pero... en un mundo paralelo -la Sevilla de los años 20- sorprendidos, despistados, llevados por ritmos de flamenco, entre unos enanitos toreros que protegen a una Blancanieves amnésica, un enano travestido, una madrastra malísima y chiflada pero tan guapa... Salimos de la sala con los ojos que brillan y la cabeza llena de sueños, como niños.
V.RAMOND
Si j'avais à définir ce film, deux mots me viendraient à l'esprit : surprise et regards. Surprise, parce que j'ai toujours été amoureuse des mots et que jamais je n'aurais soupçonné que dans leur absence pouvait résider autant de poésie, une poésie muette et musicale. Regards car cette poésie et cette émotion que l'on peut presque toucher du bout des doigts à chaque instant du film résident essentiellement dans les regards. Cinq femmes, cinq regards : le mystérieux de Carmen (Inma Cuesta), l'innocent et rieur de Carmencita (Sofia Oria), le glacial et sans pitié d'Encarna (Maribel Verdú), l'affectueux et tendre de doña Concha (Angela Molina), le doux et profond de Carmen/ Blancanieves (Macarena García). Un autre mot pour définir Blancanieves ? Alors... Vie... Oui, vie... La vraie vie en somme, faite de sentiments, de tristesse, de tendresse, de joie, d'humour, de poésie et de drames, une vie dont le sang est la musique, comme une évidence imperceptible et indispensable, une vie dont la sève est la voix d'une Carmen presque fantasmatique, fil invisible et mémoire qui lie tous les protagonistes. Et des codes en apparence connus de tous : la mort des parents, la marâtre, la forêt, les nains, la pomme... Alors nous nous sentons presque "à la maison" mais... dans un monde parallèle -la Séville des années 20- surpris, dépaysés, emportés par des rythmes de flamenco, entre des nains toreros qui protègent une Blanche-Neige amnésique, un nain travesti, une marâtre malfaisante et déjantée mais si belle... Nous sortons de la salle avec les yeux qui brillent et la tête pleine de rêves, comme des enfants.
V.RAMOND