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El blog de Sueños de España

El blog de Sueños de España

Hace muchos años, cuando el idioma castellano entró en mi vida, empecé un maravilloso viaje que nunca acabará... Y tanto me gusta compartirlo con vosotros ! Gracias por seguirme, por participar, por dejar comentarios y leerme, y sobretodo, gracias por el amor y el cariño que les tenéis a nuestra bella España y a las culturas hispánicas.


Prières pour celles qui furent volées / Ladydi - Jennifer Clément

Publié par vero0576 sur 15 Mai 2017, 20:06pm

Catégories : #Libros

Prières pour celles qui furent volées / Ladydi - Jennifer Clément
Prières pour celles qui furent volées / Ladydi - Jennifer Clément

México. Un mundo duro, despiadado, en pleno corazón del Guerrero. Donde los insectos, los iguanas y los escorpiones son los dueños de la selva. Donde los buitres acechan cualquier rastro de muerte. Donde vuelan tanto las balas como los pájaros. Y donde las niñas se roban como una mercancía cualquiera.

En este mundo viven Ladydi, su madre y sus amigas. Mujeres sin hombres porque los hombres se han ido a los Estados Unidos y nunca han regresado. Se las empañan para vivir como pueden, solas y llenas de amargura, de amor y de sueños. De vez en cuando aparecen los 4X4 negros para robar a las niñas más hermosas. Nacer con sexo femenino es una maldición, la feminidad y la belleza son maldiciones que hay que ocultar para sobrevivir en un mundo hecho para los hombres.

Jennifer Clément nos muestra un universo realista, muy negro pero a veces lleno de humor, de resignación y de alegrías sencillas; une historia muy tierna pero sin exceso de buenos sentimientos en un mundo despiadado. Retrata a sus protagonistas sin concesiones pero con un inmenso cariño por estas mujeres perdidas y tan valientes, por estas niñas que se empeñan en crecer con sueños de niñas en un mundo en el que no puede existir la inocencia. La autora nos habla con una escritura sencilla, brutal y poética, seca y terriblemente conmovedora, igual que el mundo que nos quiere enseñar, de estas mujeres luchadoras y resignadas a la vez, que saben que valen mucho más que la vida a la que las condena un sistema que al fin acabará aplastando la menor de sus esperanzas.

Me llevaré en el corazón durante mucho tiempo a Ladydi y a sus amigas. Me las llevaré como un grito silencioso, el de todas las mujeres que tienen que enfrentarse cotidianamente a la violencia machista y a sistemas que sofocan cualquier intento de emancipación, que incluso en su renuncia se ven fuertes, dispuestas a todo para conservar su dignidad.

Es mi primer recuerdo. Tendió un viejo espejo grieteado delante de mi cara. Tendría más o menos cinco años. Por la raja, era como si mi cara estuviera quebrada en dos pedazos. Lo mejor para una chica en México es ser fea.
Me llamo Ladydi García Martínez y tengo la piel morena, el pelo negro y un poco rizado y soy igual que todas las personas a las que conozco. Cuando era pequeña, mi madre me vestía de niño y me llamaba chaval.
- Le dije a todo el mundo que había parido un varón, dijo.
Siendo niña me hubieran robado. Si los narcotraficantes se enteraban de que vivía por allí una niña hermosa, llegaban a nuestras tierras en sus todoterrenos 4x4 negros y se llevaban a la chavala.
En la televisión veía a chicas que se acicalaban, se peinaban y se hacían trenzas con una cinta rosa o se maquillaban. Pero eso nunca ocurría allí.

Ladidy - Jennifer Clément, ed. Flammarion 2014 p.11,12. Traduction espagnole V.Ramond

Región del Guerrero, México

Región del Guerrero, México

C'est mon premier souvenir. Elle a tenu un vieux miroir tout craquelé devant ma figure. Je devais avoir à peu près cinq ans. A cause de la fêlure, on aurait dit que mon visage était cassé en deux morceaux. L'idéal, pour une fille, au Mexique, c'est d'être laide.
Je m'appelle Ladydi García Martínez et j'ai la peau mate, les cheveux bruns et frisottés, et je ressemble à tous ceux que je connais. Lorsque j'étais enfant, ma mère m'habillait en garçon et m'appelait gamin.
- J'ai dit à tout le monde que j'avais eu un garçon, avait-elle dit.
En tant que fille, j'aurais été volée. Si les traficants de drogues apprenaient qu'il y avait une jolie fille dans le coin, ils arrivaient sur nos terres dans leurs 4x4 noirs et emportaient la gamine.
A la télévision, je regardais des filles se faire belles, coiffer leurs cheveux et se faire des tresses avec des rubans roses, ou se maquiller. Mais ça, ça n'arrivait jamais chez moi.

Prières pour celles qui furent volées - Jennifer Clément, ed. Flammarion 2014 p.11,12.

Le Mexique. Un monde dur, sans pitié, en plein coeur du Guerrero. Là où les insectes, les iguanes et les scorpions sont les maîtres de la forêt. Là où les vautours sont à l'affût de la moindre trace de mort. Là où les balles volent aussi facilement que les oiseaux. Et où l'on vole les petites filles comme une quelconque marchandise.

C'est dans ce monde que vivent Ladydi, sa mère et ses amies. Des femmes sans hommes, parce que les hommes sont partis aux Etats-Unis et ne sont jamais revenus. Elles se débrouillent pour vivre comme elles le peuvent, seules et remplies d'amertume, d'amour et de rêves. De temps à autre apparaissent les 4x4 noirs qui viennent voler les petites filles les plus jolies. Naître avec un sexe féminin est une malédiction, la féminité et la beauté sont des malédictions qu'il faut dissimuler pour survivre dans un monde fait seulement pour les hommes.

Jennifer Clément nous montre un univers réaliste, plein de noirceur et parfois d'humour, de résignation et de joies simples; une histoire très tendre mais sans excès de bons sentiments, dans un monde sans pitié. Elle brosse le portrait de ses protagonistes sans concessions, mais avec une immence affection pour ces femmes perdues et si courageuses, pour ces petites filles qui s'efforcent de grandir avec leurs rêves de petites filles dans un monde où l'innocence n'a pas sa place. L'auteure nous parle avec une écriture simple, brutale, poétique, sèche et terriblement émouvante, à l'image du monde qu'elle veut nous décrire, de ces femmes qui se battent et se résignent à la fois, et qui savent qu'elles valent bien mieux que la vie à laquelle elles sont condamnées par un système qui finalement étouffera jusqu'à dernier de leurs espoirs.  

Je porterai longtemps dans mon coeur Ladydi et ses amies. Je les porterai comme un cri silencieux, celui de toutes les femmes qui quotidiennement doivent faire face à la violence machiste et à des sytèmes qui écrasent toute tentative d'émancipation, qui même dans leur renoncement sont fortes, prêtes à tout pour conserver leur dignité.

V.RAMOND

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