Catalina de Lancaster, primera princesa de Asturias - María Teresa Álvarez

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Catalina de Lancaster, primera princesa de Asturias, es una novela autobiográfica sobre la abuela de Isabel la Católica. Esta gran reina a menudo olvidada nos cuenta sus alegrías, sus temores, sus dudas, sus desengaños y los desafíos con los que tuvo que enfrentarse para quedarse fiel a su linaje y mantener la paz en su reino.

Durante la minoría de edad de su hijo Juan, Catalina compartió la regencia del reino de Castilla con su cuñado Fernando después del fallecimiento de su esposo Enrique III de Castilla, según el testamento de éste. Después de la muerte de Fernando asumió sola la regencia.

Para comprender el motivo del matrimonio entre Catalina de Lancaster, nieta del rey de Inglaterra Eduardo III, y Enrique III de Castilla, hay que remontar dos generaciones atrás, en la época de su abuelo Pedro I el Cruel, o el Justo según qué bando hablaba : el rey Alfonso XI de Castilla tuvo dos hijos, que ambos nacieron en el mismo año 1334; Enrique era fruto de su relación con su amante Leonor de Guzmán, y Pedro era el hijo de su esposa la reina María de Portugal; como era lógico, a la muerte de Alfonso XI subió Pedro al trono de Castilla. Su reinado no fue del todo tranquilo, y después de una sucesión de conspiraciones, traiciones y guerras, el rey Pedro I sucumbió apuñalado a manos de su hermanastro Enrique, que entonces subió al trono como Enrique II de Castilla. A partir de este momento, la Corona de Castilla se encontraba en manos de una rama que sí descendía del rey Alfonso XI, pero era ilegítima ya que resultaba de una relación extraconyugal. Al desposar a Catalina de Lancaster, descendiente en línea directa de Pedro I, con Enrique III, nieto del asesino de su abuelo, reunieron las dos ramas, ilegítima y legítima, consiguiendo así acabar con todos los movimientos que pudieran poner en tela de juicio la legitimidad de la Corona.

El matrimonio de Catalina se hizo pues con un solo objetivo : la paz. Y parece que fue lo que guió toda su vida y sus decisiones. Catalina adoraba y admiraba a sus abuelos, Pedro I y María de Padilla; hubiera podido odiar a este esposo que le imponían por razón de estado, pero dicen que le amó de verdad, no con pasión sino por lo menos con una ternura tranquila que le permitió no dejarse arrastrar y cegar por este ardor que condujo a algunas de sus descendientes hasta la frontera de la locura.

Tampoco anhelaba el poder o posponía su ambición personal a los intereses del reino, como resultaba tan frecuente entre las clases dirigentes : aunque probablemente le disgustó tener que compartir la regencia con su cuñado, según lo había determinado su esposo en su testamento, nada hizo para oponerse a esta decisión, prefiriendo garantizar el acceso al trono para su hijo Juan que arriesgarse a provocar una guerra.

En la novela de María Teresa Álvarez vemos cómo Catalina aguantó con dignidad la enfermedad que poco a poco iba acabando con sus fuerzas, la muerte de su esposo y las conspiraciones y traiciones indisociables del poder, cómo consiguió soportar el peso de su sangrienta historia familiar. Era una mujer adelantada a su tiempo, para quien la paz, la justicia y el sentido de la vida tenían un significado muy fuerte. Quizás su falta de ambición política fuera la causa de que tan poco sabemos de ella, de por qué los libros de Historia apenas la mencionan. Su nieta Isabel, si no tenía tal humildad, heredó la inteligencia y la cordura de su abuela. Me parece que en su larga descendencia, la que más se parece a ella fue su bisnieta, la desventurada Catalina de Aragón, que supo sobrellevar todos los desengaños e infortunios de la vida sin pestañear, con una calma y un tino dignos de admiración.

Véronique RAMOND

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Sepulcro de Catalina de Lancaster, catedral de Toledo

Catherine de Lancaster, première princesse des Asturies, est un roman autobiographique sur la grand-mère d'isabelle la Catholique. Cette grande reine souvent oubliée nous raconte ses joies, ses peurs, ses doutes, ses désillusions et les défis auxquels elle dut faire face pour rester fidèle à son lignage et maintenir la paix dans son royaume.

Tant que son fils n'avait pas atteint la majorité, Catherine partagea la régence avec son beau-frère Ferdinand, après le décès de son époux Henri III de Castille, selon le testament de ce dernier. Après la mort de Ferdinand, elle assuma seule la régence.

Pour comprendre les raisons du mariage entre Catherine de Lancaster, petite-fille du roi Edouard III d'Angleterre, et Henri III de Castille, il faut remonter deux générations en arrière, à l'époque de son grand-père Pierre Ier le Cruel, ou le Juste, selon le camp qui s'exprimait : le roi Alphonse XI de Castille eut deux fils, nés tous deux en 1334; Henri était le fruit de sa liaison avec Leonor de Guzmán, et Pierre était le fils de son épouse la reine Marie de Portugal; logiquement, à la mort d'Alphonse XI, Pierre monta sur le trône de Castille. Son règne ne fut pas des plus tranquilles, et après une succession de complots, de trahisons et de guerres, le roi Pierre Ier succombe, poignardé de la main même de son demi-frère Henri, qui monta alors sur le trône en tant que Henri II de Castille. A partir de ce moment, la Couronne de Castille se trouvait dans les mains d'une branche, certes descendante du roi Alphonse XI, mais illégitime, puisque résultant d'une relation extraconjugale. Lorsque Catherine de Lancaster, descendante en ligne directe de Pierre Ier, épousa Henri III, petit-fils de l'assassin de son grand-père, les deux branches, légitime et illégitime, furent réunies, parvenant ainsi à mettre fin à tous les mouvements qui auraient pu remettre en cause la légitimité de la Couronne.

Le mariage de Catherine se fit donc avec un seul objectif : la paix. Et il semble que ce fut le principe qui guida toute sa vie et ses décisions. Catherine adorait et admirait ses grands-parents, Pierre Ier et Marie de Padilla; elle aurait pu haïr cet époux qu'on lui imposait au nom de la raison d'état, mais on raconte qu'elle l'aima vraiment, non pas avec passion, mais avec une tranquille affection qui l'empêcha de se laisser entraîner et aveugler par cette ardeur qui conduisit quelques-unes de ses descendantes aux frontières de la folie.

Elle n'aspirait pas non plus au pouvoir et ne favorisait pas son ambition personnelle au détriment des intérêts du royaume, comme cela était si fréquent parmi les classes dirigentes : même s'il est probable qu'elle n'apprécia guère de devoir partager la régence avec son beau-frère, tel que son époux l'avait stipulé dans son testament, elle ne fit rien pour s'opposer à cette décision, préférant garantir l'accès au trône pour son fils Jean plutôt que de se risquer à déclencher une guerre.

Dans le roman de María Teresa Álvarez, nous voyons comment Catherine endura avec dignité la maladie qui peu à peu amenuisait ses forces, la mort de son époux et les conspirations et trahisons indissociables du pouvoir, comment elle parvint à supporter le poids de sa sanglante histoire familiale. C'était une femme en avance sur son temps, pour qui la paix, la justice et le sens de la vie avait une forte signification. C'est peut-être en raison de son manque d'ambition politique que l'on sait si peu d'elle et que les livres d'Histoire en font à peine mention. Sa petite-fille Isabelle, si elle n'avait pas son humilité, hérita son intelligence et son bon sens. Il me semble que parmi sa longue descendance, celle qui lui ressemble le plus fut son arrière-petite-fille, la malheureuse Catherine d'Aragon, qui sut endurer toutes les désillusions et les infortunes de la vie sans sourciller, avec un calme et une sagesse dignes d'admiration.

Véronique RAMOND