La mezquita-catedral de Córdoba

La mezquita-catedral de Córdoba representa millares de páginas de la gran Historia de Al-Andalus; es un edificio increíble que desafió el Tiempo, los conflictos, las guerras... La contrucción del monumento islámico más importante de Occidente empezó bajo el reinado de los Omeyades, en un sitio donde se encontraba la basílica visigoda de San Vicente, en 786, hace casi 1300 años; se dice que debajo de la mezquita se encuentran los vestigios de un templo romano y los de un templo céltico o judío. Construida en la época en que Córdoba acababa de pasar del rango de mera provincia del califato de Damasco al de emirato, la mezquita asistió a los años resplandecientes del califato de Córdoba, en el siglo X, cuando Al-Andalus todavía era un centro cultural, artístico y científico, luego a su caída, al nacimiento de los Reinos de Taifa, y por fin a la Reconquista, que fue responsable de grandes cambios en el edificio entre 1236 y el siglo XVI: fue cuando la mezquita de Córdoba se volvió catedral, para confirmar la nueva potencia de los reyes católicos en Andalucía; fue precisamente en 1523 cuando Carlos I ordenó que destruyeran la parte central de la mezquita para construir una catedral (854 de las más de mil columnas que existían en la época árabe siguen existiendo hoy día), pero lo sintió amargamente y dijo: " Si hubiera sabido lo que teníais aquí, no hubiera permitido que se hiciera eso, porque habéis hecho lo que se puede hacer en cualquier parte y habéis destruido lo que era único en el mundo." Antes había sido modificado el Patio de los Naranjos : había palmeras y fue Isabel la Católica quien ordenó que las sustituyeran por naranjos. Tres de las fuentes, de estilo mudéjar, remontan al siglo V, y otras dos, barrocas, remontan al siglo XVIII. Pocas huellas de la época árabe subsisten en este patio.

Pero el pasado árabe del edificio se queda muy presente, dondequiera que se mire... Pasearse por la mezquita-catedral de Córdoba, sin precipitarse y abriendo los ojos, es tomar conciencia de lo que tenemos ante los ojos: un edificio único; es observar la Historia de los Hombres admitiendo todas sus contradicciones: un poco (¿ mucha ?) de la armonía del edificio fue tratornada cuando le transformaron en catedral...¡Qué lástima !... Sí claro, pero... si las cosas hubieran sucedido diferentemente, probablemente le hubieran destruido, probablemente hoy día no se tendría nada más que algunos testimonios en los archivos, ou algunos bocetos que casi hubiera borrado el tiempo; apenas sabríamos que había existido. No quedaría nada de aquel lugar mágico, de aquella penumbra descansada, de aquellos pozos de luz que atraen la mirada, de aquellos muros que parecen vivos, de aquellas arcadas, de aquellos colores tan especiales que no se encuentran en ninguna otra parte. No quedaría ninguna huella de aquel lugar irreal en que se sobreponen las culturas como capas de hielo, que dejan testimonio de su época. Se podría imaginar que cada capa encubre la precedente la oculta, pero no es así... Cada capa que se añade es una página más que viene a completar aquel gran libro de Historia, que no tiene sentido sin lo que ha existido antes.

La mosquée-cathédrale de Cordoue représente à elle seule des milliers de pages de la grande Histoire d'Al-Andalus; c'est un édifice incroyable qui a défié le Temps, les conflits, les guerres... La construction du plus grand monument islamique d’Occident a débuté sous le règne des omeyades, sur l'emplacement de la basilique wisigothe Saint Vincent, en 786, il y a donc près de 1300 ans ; on dit qu’en-dessous se trouvent les vestiges d’un temple romain et ceux d’un temple celtique ou juif; construite alors que Cordoue venait de passer du rang de simple province du califat de Damas à celui d’émirat, la mosquée a vu les années les plus florissantes du califat de Cordoue, au Xème siècle, lorsqu'Al-Andalus était encore un centre culturel, artistique et scientifique, puis son effondrement, l'apparition des Reinos de Taifa, et enfin la Reconquête, qui a signifié un bouleversement total de l'édifice entre 1236 et le XVIème siècle: c'est à ce moment que la mosquée de Cordoue est devenue cathédrale, pour affirmer la toute nouvelle puissance des rois catholiques sur l'Andalousie ; c’est précisément en 1523 que Charles Quint ordonna la destruction de la partie centrale de la mosquée pour y ériger une cathédrale (854 des plus de mille colonnes qui existaient originellement subsistent encore aujourd’hui), ce qu’il regretta amèrement ; il dit « Si j’avais su ce que vous aviez là, je n’aurais pas permis que l’on y touche, car vous avez fait ce qui peut se faire n’importe où et vous avez détruit ce qui était unique au monde. » Auparavant c’est la Cour des orangers qui avait été modifiée, puisqu’il s’agissait à l’origine d’une palmeraie; Isabelle la Catholique demanda à ce que les palmiers soient remplacés par des orangers. Trois des fontaines, de style mudéjar, datent du XVè siècle, et les deux autres, baroques, remontent au XVIIIè siècle. Peu de traces de l'époque arabe subsistent dans cette cour.

Mais le passé arabe de l’édifice demeure bien présent où que se pose le regard... Déambuler dans la mosquée-cathédrale de Cordoue, en prenant le temps d'ouvrir les yeux, c'est prendre conscience de ce que nous avons devant nous: un édifice unique au monde; c'est regarder l'Histoire des Hommes avec toutes ses contradictions: un peu (beaucoup?) de l'harmonie de l'édifice a été bouleversée lorsqu'il a été transformé en cathédrale... Dommage, oui mais... s'il en avait été autrement, probablement aurait-il été détruit, probablement n'en n'aurions nous plus que quelques témoignages dans des archives, ou quelques esquisses à demi effacées par les siècles, nous saurions sans doute à peine qu'il a existé. Il n'y aurait plus rien de cet endroit magique, de cette semi-pénombre reposante, de ces puits de lumière captivant le regard, de ces murs semblant vivants, de ces arcades, de ces couleurs si particulières jamais retrouvées ailleurs. Il n'y aurait plus trace de ce lieu irréel où les cultures se superposent comme des couches de glace, laissant chacune le témoignage de son époque. On pourrait penser que chaque couche qui recouvre la précédente la dissimule, mais non... Chaque couche qui s'ajoute est une page qui vient compléter ce grand livre d'Histoire, et qui n'a de sens que par ce qui a existé auparavant.