Aquí está un libro muy interesante, para los apasionados... Completa perfectamente la lectura de La cautiva de Tordesillas de Manuel Fernández Alvarez. La biografía escrita por Fernández Alvarez nos da la impresión de vivir la vida de la reina; en ésta más bien vivimos la de la Corte; pone de manifiesto la importancia de las intrigas que pretendían alejar del poder a Doña Juana y el papel preponderante de todos los que gravitaban en torno a ella: el cardenal Cisneros, con quien siempre mantuvo relaciones muy tensas, sus carceleros Luis Ferrer y el Marqués de Denia - bajo su yugo padeció Doña Juana tantos malos tratos y humillaciones que se hundió en una desesperanza silenciosa que contribuyó mucho en su apodo de "loca" -, sus doncellas Beatriz de Bobadilla y Gertrudis Verccelli con las que entabló una verdadera relación de confianza, Hernán Duque que durante algunos meses supo tranquilizarla y le devolvió algo de libertad y de alegría de vivir, el jesuita Francisco de Borja que acompañó con dulzura y compasión los últimos momentos de sufrimiento de Juana... Más que a los desvaríos de una mujer loca de amor, asistimos a la agonía de una reina prisionera de los intereses de Estado, desgarrada entre los intereses flamencos y los castellanos como lo estuvo entre su esposo y su padre, siendo su reacción ante el alzamiento de los comuneros en 1520 la manifestación concreta del conflicto en que se encontraba enredada.
Véronique RAMOND
Voici donc un livre particulièrement intéressant, pour les passionnés... Il complète parfaitement la lecture de La cautiva de Tordesillas de Manuel Fernández Alvarez. La biographie de Fernández Alvarez nous donne l'impression de vivre la vie de la reine; dans celle-ci nous vivons davantage celle de la Cour; elle met en évidence l'importance des intrigues qui visaient à écarter Jeanne du pouvoir et le rôle prépondérant de tous ceux qui gravitaient autour d'elle: le cardinal Cisneros, avec lequel elle avait toujours eu des relations très tendues, ses géôliers Luis Ferrer et le Marquis de Denia - sous leur joug elle subit tant de mauvais traitements et d'humiliations qu'elle s'enfonça dans un désespoir silencieux qui contribua pour beaucoup à son surnom de "folle"-, ses demoiselles de compagnie Beatrice de Bobadilla et Gertrude Verccelli, avec lesquelles elle établit une véritable relation de confiance, Hernán Duque qui quelques mois durant sut la calmer et lui rendit un peu de liberté et de joie de vivre, le jésuite Francisco de Borja qui accompagna avec douceur et compassion les derniers moments de souffrance de Jeanne... Plus qu'aux délires d'une femme folle d'amour, nous assistons à l'agonie d'une reine prisonnière de la raison d'Etat, déchirée entre les intérêts flamands et ceux de la Castille comme elle le fut entre son époux et son père, sa réaction devant la révolte des Comuneros en 1520 étant la manifestation concrète du conflit dont elle était prisonnière.
Véronique RAMOND